TATIN CHEZ LES DIABLINTES

Informations sur l'évènement

  • Date : Du 17 mai au 28 septembre 2025
  • Lieu : Musée archéologique départemental
  • Tarifs : Entrée du musée
    Gratuit le 1er dimanche de chaque mois, ainsi que pendant le week-end Curiosités ( 26 et 27 juillet) et les Journées européennes du patrimoine

TATIN CHEZ LES DIABLINTES

DU 17 MAI 2025 AU 28 SEPTEMBRE 2025

Soucieux de développer sa programmation culturelle et de créer des projets de collaboration entre ses sites patrimoniaux, le Département de la Mayenne propose une offre culturelle à destination de tous et incite les publics à découvrir l’ensemble des propositions artistiques du territoire et au-delà.

Tout au long de sa vie, Robert Tatin (1902-1983) a accumulé expériences et connaissances qui font de lui un artiste à la créativité exceptionnelle.

Très jeune, il suit un apprentissage de peintre décorateur puis de charpentier au trait, il est ensuite adopté par les Compagnons du Devoir et Liberté de Tours en 1933. A la tête de son entreprise en bâtiment à Laval, il mène une carrière florissante et poursuit des activités d’artiste amateur et éclairé.

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Robert Tatin participe activement à la reconstruction de la vie culturelle parisienne jusqu’à l’été 1950 où il s’embarque vers le Brésil.

Ses expérimentations dans le domaine de la céramique lui offrent un premier prix à la biennale de Sao Paulo en 1951 et une notoriété internationale. Dans la ville de Belo Horizonte où se prépare la construction de la future capitale Brasilia, Robert Tatin découvre la souplesse des voiles de ciment.

Du Brésil à la Terre de Feu, il fréquente à la fois les salons intellectuels fortunés des grandes capitales en plein développement et l’exubérance populaire des favelas.

De retour en France, en 1955 il réside quelques années sur la côte d’Azur et renoue avec les milieux artistiques de l’époque.

En 1962, à l’âge de soixante ans, Robert Tatin s’installe définitivement dans le paysage de bocage de la Mayenne pour ériger la plus spectaculaire de ses œuvres qui deviendra son « Étrange musée » à Cossé-le-Vivien.

Artiste renommé, grand voyageur, insatiable curieux, il multiplie tout au long de sa vie les expériences créatrices. Tel un ethnologue, il explore les techniques artisanales, les arts, les mythes et les coutumes et n’a de cesse de créer des ponts entre toutes les civilisations. Lors de ses voyages, Robert Tatin est un observateur assidu de la vie quotidienne. Il relève dans ses croquis les gestes et les savoir-faire, il se plonge dans la découverte d’autres cultures et rêve d’en créer une synthèse qui défie le temps et l’espace : un art universel.

Robert Tatin est fasciné par la création artisanale qui mêle les usages fonctionnels à la culture populaire. Il se considère comme l’héritier d’une tradition ou art et artisanat sont liés et indissociables, où science et nature se rencontrent. Cette généalogie, réelle ou fantasmée, est très présente dans son œuvre qui associe souvent avec humour les vicissitudes du quotidien aux questionnements métaphysiques.

Les 40 œuvres de Robert Tatin présentées dans cette exposition présentent un florilège des nombreux domaines explorés par l’artiste. Il s’agit d’un laboratoire de toute une vie d’expériences, d’un long cheminement de création disposé en regard des vestiges d’une civilisation antique, mais pourtant bien présente.

Une discussion spontanée et souvent inattendue s’installe entre les œuvres de Robert Tatin et les vestiges de générations lointaines. Elle propose un éclairage intime sur les cheminements, parfois insoupçonnés et inattendus, des influences et de l’imaginaire de l’artiste. Dans un jeu de miroir, s’articulent les souvenirs de rencontres furtives de Robert Tatin avec des amérindiens et les rémanences de la culture gallo-romaine. Bien que séparés par des siècles, toutes ces créations semblent partager un même imaginaire dans un élan créatif commun.

Toutefois, le doute et l’inquiétude demeurent omniprésents dans cette rencontre à la fois déroutante et troublante. Au charme des ruines, à la mort immobilisée, suspendue, conservée dans sa beauté se mêle la fascination de la magie des formes. Notre mémoire collective gît là, images tronquées, rites à demi oubliés, souvenirs originels de la civilisation humaine.

Brouillant les frontières entre modernité novatrice et narration archéologique, entre artisanat savant et art populaire, d’un continent à l’autre, l’implacable mouvement du temps s’efface au profit d’une promenade poétique.

Ainsi, quelques œuvres choisies, issues des collections du musée Robert Tatin, s’invitent parmi les collections du musée archéologique départemental de Jublains, à partir de la Nuit Européenne des Musées.

Les animations en lien avec l’exposition, pendant les vacances : « Matin : Tatin »

R.Tatin, "La ville", huile sur toile, 1978

« La ville » R. Tatin, huile sur toile. 1978

Remonter la page